Trait Poitevin Mulassier

Origine / zone d’élevage : 

SFET PoitevinPour corroborer l’hypothèse d’un cheval de trait originaire des marais du Bas-Poitou, Eugène Ayrault, vétérinaire à Niort au XIXe siècle, s’appuie sur la morphologie de l’animal, qui porte le cachet, dans toutes ses fibres, dans toutes ses formes, […] de l’influence d’un sol bas et humide.

Au XVIIe siècle, la souche indigène aurait cependant été croisée avec des animaux provenant des Pays-Bas. En 1867, un zootechnicien réputé, André Sanson, considère même qu’il n’existe aucune différence caractéristique entre le type poitevin et la race flamande, un cheval lourd du nord de l’Europe qui accompagnait les travailleurs hollandais venus dans le Marais poitevin pour y réaliser les travaux de dessèchement commandités par Henri IV.

A ce propos, Sausseau (directeur des services vétérinaires des Deux-Sèvres), fait remarquer, dans un ouvrage publié en 1925, que si des sujets tirés des Pays-Bas ont pu faire souche dans nos régions en voie de dessèchement, ils ont dû s’y rencontrer avec des chevaux d’un modèle voisin et y conserver leurs caractères, parce qu’ils se sont trouvés soumis à la même ambiance que dans leurs polders de provenance.

Habituellement qualifié de mulassier, le Trait poitevin fut exploité jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et de façon fort rentable, pour produire (par l’union contre nature de la jument Trait poitevin avec le Baudet du Poitou) une mule de grande taille, la Mule poitevine, réputée dans le monde entier.

La zone d’élevage s’étend à l’ensemble de la Vendée (17 % des naissances ; Fontenay le Comte, Luçon), aux Deux Sèvres (11 % des naissances ; Melle) et à la Vienne (18 % des naissances ; Civray), au nord de la Charente-Maritime (17% des naissances ; St Jean d’Angely – Marans) et au nord-ouest de la Charente (9% des naissances ; Ruffec), c’est-à-dire aux circonscriptions des Haras de Saintes et de la Roche-sur-Yon. 72% des naissances de Trait poitevin ont lieu dans les cinq départements du berceau de la race. Mais le Trait poitevin, a commencé à s’étendre à quasiment toutes les régions de France et même à l’étranger, avec un élevage en Suède et un autre aux Etats-Unis.

Le plan de sauvegarde :

Au début des années 90, le cheptel est au plus bas (75 juments saillies en race pure ont donné naissance à 39 produits). En 1994, un inventaire approfondi met en évidence une légère reprise de la production. L

© Races mulassières du Poitou

es 40 000 juments du début du siècle (14 à 15 000 mules produites chaque année) font cependant partie d’un passé révolu, et c’est un cheptel inférieur à 250 animaux qu’il faut alors préserver de la disparition …

En l’an 2000, et en application de la loi sur l’élevage de 1966, l’Association des éleveurs a été transformée en Unité de Sélection et de Promotion des Races (UPRa), qui regroupe pour la première fois l’ensemble des partenaires concernés par l’avenir de cette production : éleveurs, organismes agréés chargés de la production de semence (SABAUD et haras nationaux), utilisateurs (étalonniers, centres équestres) et CREGENE (Conservatoire des ressources génétiques du Centre Ouest Atlantique).

Dans le cadre de la réforme du dispositif génétique français inscrit dans la Loi d´orientation agricole du 5 janvier 2006, il était écrit que les UPRa étaient destinées à devenir Organismes de Sélection (OS). Au printemps 2010, dans la suite logique du travail accompli par ses fondateurs, l’UPRa Mulassières du Poitou a donc cédé la place à l’Association Nationale des Races Mulassières du Poitou, Organisme de Sélection (OS) des Races Mulassières du Poitou.

Reconnaissance : 

La race du Trait poitevin a été reconnue en 1884.

Nombre de naissances : 

En 2018 : 61 naissances

En 2017 : 66 naissances

En 2016 : 41 naissances

En 2015 : 56 naissances

 

Standard :

© Clémentine Bonnin

Taille : 

Mâle : minimum 1,65 m

Femelle : minimum 1,60 m

Robe : 

Sa robe, aux teintes variées, peut être grise, noire, baie ou « isabelle ».

Aptitudes :

Elevé depuis toujours dans le Marais poitevin en plein air intégral, le Trait poitevin est adapté aux zones humides.

Utilisations : 

Outre son adaptation aux zones humides, le Trait poitevin possède une particularité qui a donné son nom à cette race : le croisement de la jument de race Trait poitevin mulassier avec un Baudet du Poitou donne un animal hybride remarquable : la Mule poitevine.

Élégant, docile et proche de l’homme, le cheval Trait poitevin est très apprécié pour le loisir (selle ou attelage). Sa distinction naturelle (robes originales et crins abondants) lui confère un atout majeur, notamment pour les prestations touristiques. Son calme et ses aptitudes à la traction sont appréciés, tant des débardeurs professionnels et des prestataires de service en viticulture, que des collectivités territoriales.

Sources : IFCE, Association nationale de Race.

En savoir plus sur : Trait Poitevin Mulassier

Organisme de sélection : RMP membre SFET Association des Races Mulassières du Poitou > http://anr-poitou.web-anr.net/