MEDIACIÓN CON CABALLO EN ENTORNO PENITENCIARIO
Qu’est-ce que c’est ?
La médiation équine en milieu carcéral a pour but d’apporter un apaisement et de créer ou recréer des liens sociaux, en utilisant l’animal comme médiateur. L’animal apaise, met en confiance, responsabilise et facilite la réinsertion des détenus.
Il existe 3 grands type de médiation animale en milieu carcéral : avec des chiens visiteurs, avec des petits animaux (rongeurs, furet, hamster..) et la médiation équine.
Les objectifs généraux de la médiation animale en milieu carcéral
Lors de l’equimeeting Médiation en 2013, Jessie Ansorgue Jeunier, psychologue clinicienne, présente les objectifs généraux de la médiation animale selon 3 ordres :
Humanisation de la prison : l’animal rend la prison plus humaine, plus accueillante, plus chaleureuse. Coupé du contact avec les animaux, le détenu ressent un enfermement supplémentaire. Faire entrer un animal dans une prison c’est faire rentrer un peu de vie de l’extérieur.
Lutter contre la dépersonnalisation : Les codes et les règles de la vie carcérale conduisent les détenus à adopter une personnalité plus forte. Face à l’animal on ne peut pas tricher, la personne va retrouver de l’authenticité et se montrer telle qu’elle est.
Instaurer un climat de détention plus apaisé : le travail de médiation animale se fait en partenariat avec les détenus et le personnel pénitentiaire ; au centre du groupe, l’animal apaise les tensions en rendant les échanges plus humains.
L’organisation pénitentiaire
Les maisons d’arrêts : destinées aux personnes en attente de jugement ou dont les peines à purger sont inférieures à moins de deux ans.
Les centres de détention : destinés aux personnes condamnées à une peine supérieure à deux ans.
Les maisons centrales : destinées aux détenus de longues peines ou présentant des risques particuliers. L’organisation et le fonctionnement d’une maison centrale sont principalement axés sur la sécurité.
Les centres pénitentiaires : sont des établissements mixtes regroupant plusieurs quartiers.
Les établissements pour mineurs : destinés, comme leur nom l’indique, à des détenus mineurs.
Pour chaque type d’établissement pénitentiaire les objectifs sont différents.
Dans les maisons d’arrêts, les objectifs sont plus accès sur l’éducation, la responsabilisation, la réinsertion.
Dans les centres de détentions, l’objectif premier est la resocialisation, amener les détenus à communiquer de façon plus apaisée, limiter les tensions, et prévenir les risques de suicides.
Dans les maisons centrales, l’objectif est axé sur la réhabilitation, aider les détenus à se sentir à nouveau eux mêmes et les accompagner dans un nouveau projet de vie afin d’éviter la récidive.
La médiation équine se pratique sur 5 lieux de détention en France (Rennes, Fleury Mérogis, Besançon, Poissy, Arles), sous des formes différentes : soins, travail à pied, travail monté, attelage.
Des Camargues et des Hommes
La médiation équine « Des Camargues et des Hommes » existe depuis 2010 à la maison centrale d’Arles. Thierry Boissin psychologue intervenant au sein de l’association Hugo B, est à l’origine de ce dispositif. Il est né d’une discussion avec la direction de l’établissement et motivé par la nécessité de proposer une activité adaptée aux problématiques inhérentes au milieu carcéral.
L’enfermement, l’isolement, l’appauvrissement sensoriel, la « hiérarchisation sociale » sont des facteurs qui peuvent induire un climat de tension entre détenus et entre détenus et surveillants, peu propice à un travail de réhabilitation pour lequel le personnel pénitentiaire est missionné.
L’utilisation de chevaux de Camargue dans ce dispositif permet de recréer du lien par l’intermédiaire du cheval, son caractère non jugeant amène à travailler sur le regard d’autrui sur soi, et de soi-même sur autrui, mais aussi le regard que l’on porte sur nous-mêmes et nos actes.
De par sa symbolique, le cheval nous renvoie à notre propre histoire et à nos références culturelles.
Les chevaux utilisés dans ce dispositif sont des Camargues, l’une des 24 races de chevaux de travail qui constituent la SFET, très identifiés au territoire du même nom, dans le sud de la France, ils sont élevés en liberté avec un minimum d’interventions humaines. Ces conditions de vie préservent leurs instincts naturels et leurs réactions instinctives. Ces chevaux sont dressés par leur propriétaire, Sandrine Nicolas.
Sources : Intervention de Jessie Ansorge Jeunier – Equimeeting Médiation 2013 Etude d’un dispositif de médiation animale en milieu carcéral Fondation A et P Sommer Ministère de la justice
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Etude d’un dispositif de médiation animale en milieu carcéral Fondation A et P Sommer « Des Camargues et des Hommes » Fondation A et P Sommer Ministère de la justice Association Hugo B Vidéo. Envoyé spécial : Des animaux au secours de l’homme Vidéo. Ansorge – Jeunier – équi-meeting médiation 2013 – Médiation animale : exemple du milieu carcéral